Super Maman

Publié le 2 Mai 2016

Je ne sais pas comment ça se passe en France ou en Suisse quand on devient parent pour la première fois – ou la seconde ou la troisième… ou la cinquième (!) comme notre voisine MamanPeta ; mais en Oz, je dois dire que c’est plutôt swag.

Non, je ne vais pas vous bassiner au miel et au sirop d’érable pailleté de poudre de tirlipinpon niais et arc-en-ciel. Encore que. Je pourrais, tellement mon Wombat d’amûûûr est merveilleux car elle commence à nous rendre nos câlins. La bave en bonus.

Mais, je m’égare.

Or, donc, non, je ne vais pas vous laquer tout collant avec ma béatitude maternelle. Mais, comme il me semble que les choses sont bien différentes à l’autre bout de la terre, je voulais simplement partager mon expérience de first time mom ici, quitte à enfoncer des portes ouvertes.

Déjà quand tu rentres de l’hôpital (z’êtes déçus hein, vous pensiez que je commencerais à l’accouchement) (en même temps, qui a envie de savoir ce qu’il se passe dans une piscine d’accouchement) (si tu es allé voir dans Google Images, tu as perdu…), tu ne le sais peut-être pas encore, mais tu as été reffered to the Health and Community Centre de ton quartier. Et une semaine après, Bonjour ! voici l’infirmière de la petite enfance qui sonne à ta porte.

Avec des vrais bout d'Emma Thompson dedans, l'infirmière

Avec des vrais bout d'Emma Thompson dedans, l'infirmière

Cette dame, par ailleurs très gentille, est là pour s’assurer que tu t’en sortes sans tuer ton bébé ni péter une case (véridique). Elle a plein de bons conseils à te donner question allaitement et sommeil sécurisé et un questionnaire à te faire passer pour voir si tu n’es pas en train de partie en dépression post-partum.

Ensuite tu dois reprendre rendez-vous pour les un mois du bébé avec encore une infirmière du même service et là on te refait un questionnaire par téléphone pour être sûr que tu n’es pas un dangereux psychopathe qui souffle la fumée de sa clope au visage de ton bébé en l’allaitant ou qui laisse courir des souris en liberté dans ta maison « parce que tu comprends c’est pour nourrir sainement mes deux pythons » (véridique) (la deuxième infirmière avait des anecdotes sympas à raconter) (mais un peu flippantes tout de même).

Il va de soi que le but c’est de s’assurer que tout va bien (oui ces dames peuvent appeler les services sociaux si elles ont un doute) (ou t’envoyer dans un refuge pour femme battue) (ou repartir sous les jets de pierre du mari et des voisins (véridique)) et de répondre à des questions que tu n’oses pas poser à ton GP ou que le GP ne sait pas répondre.

Quand tu demandes à ton GP comment gérer la constipation qu’il a provoqué...

Quand tu demandes à ton GP comment gérer la constipation qu’il a provoqué...

Via ce service, on te rencarde avec des coups et des sessions d’info sympa. Comme par exemple Introduction to Solids ou La Diversification pour les Nuls. Dont apparemment j’avais bien besoin puisque j’ai bêtement suivi les conseils de notre GP (qui est bien hein par ailleurs, vu qu’elle est aussi obgyn et pédiatre) (en même temps, vous savez ce qu’on dit des robots ménagers qui font absolument tout) (voix de J.-P. Coffe : « c’est de la m**** !! ») ; et j’ai commencé à donner de la patate douce au Wombat à 4 mois et qu’il fallait pas, ouh c’est le mal, vous allez détraquer votre fille et lui filer pleins d’allergies ou pire la constiper…

Mais, je…

Oh un Wombat constipé !

(Trust me, tu ne veux PAS un nourrisson constipé dans ta baraque si tu veux dormir la nuit et passer des journées à peu près normales)

Trois semaines, ça a duré.

Jusqu’à ce que j’aille au cours pour les Nuls aka moi.

Là j’ai compris qu’en effet essayer de gaver mon Wombat alors qu’elle ne tient pas encore toute seule dans sa chaise haute et regardait la cuillère avec un brin de suspicion et énormément de détermination à ne PAS la laisser arriver jusqu’à sa bouche, ce n’était pas l’idée de l’année.

Ah bon?

Ah bon?

Donc on a arrêté. Et ô miracle, la constipation aussi. Oh, un Wombat content ! Ça change.

(Ce qui est incroyable soit dit en passant c’est de constater à quel point toute cette histoire a effectivement détraqué le système digestif-intestinal de ce bébé si on considère la quantité infinitésimale qui arrivait jusque dans son estomac) (du coup, on a dû bien la stresser, ma pauvre paupiette) (et nous aussi, pour le même prix)

C’est tellement difficile de démêler tout ce que tout le monde – et a fortiori les figures d’autorité et les bouquins – a à conseiller (voire à ordonner) sur comment et quoi faire avec ton enfant. Là, je dois dire que j’ai été hyper reconnaissante de pouvoir discuter avec des gens qui avaient l’air de savoir de quoi ils parlaient ou, à tout le moins, dont le discours faisait sens avec ce que j’étais en train de vivre.

La compétition en moins, ce qui aparemment fait beaucoup hésiter les gens à rejoindre un moms' group...

La compétition en moins, ce qui aparemment fait beaucoup hésiter les gens à rejoindre un moms' group...

Et encore plus reconnaissante de pouvoir – enfin ! – rencontrer mon moms’ group. Je dis « enfin », car un des jobs de l’infirmière des premiers jours, c’est de te rencarder avec des mamans qui ont grosso modo pondu en même temps que toi pour créer un réseau local, histoire qu’on échange nos angoisses et nos conversations ineptes (deux heures rien que sur les cacas donc) (ne nous lancez pas sur la régurgitation) (et si y en a une qui sort un téléphone pour commencer à montrer des photos, alors…) et qu’on ne soule pas le reste du monde avec.

Moi, j’ai raté le moms’ group les quatre premiers mois. Je pourrais dire que c’est à cause que mon Wombat était aux soins intensifs, que j’ai ma Rujha puis ma mère qui sont venues nous voir, que, que… La vérité, c’est que je n’ai pas osé. Et puis, j’étais un peu trop occupée à jongler les « en France, on fait comme ça, c’est n’importe quoi ici » et les « You should do this and that because that’s how things work here »…

Ah, mais si j’avais su !

Déjà, merci le super réseau de bonnes copines. Et le potentiel de folie des futures playdates avec leurs mômes et mon Wombat.

Et on va au parc tous les mercredi !

Et on va au parc tous les mercredi !

Mais en plus, je crois que de me mettre à fréquenter ces co-mamans (sans parler de passer des heures sur le groupe Facebook) (oui, c’est là que passent toutes les photos du Wombat) (je m’en voudrais de souler du monde avec mes niaiseries…), c’est finalement accepter que ce bébé est né en Oz, sera élevé, du moins partiellement, en Oz et que je ferais bien de choisir mon camp à la fin.

Et croyez-moi, depuis que je n’ai plus le cul entre deux chaises, ça va bien mieux.

Bon, le fait d’avoir eu un petit workshop personnalisé sommeil « Oui, je peux poser mon bébé dans son lit quand elle dort, ça ne fait pas de moi un monstre » avec une des infirmières du centre a un peu aidé aussi.

Bref, Houston, nous allons bien.

Super Maman

Et, sinon, la prochaine fois qu’on essaye de priver ma fille de lait, on lui donnera de l’avocat, il parait que ça fait des cacas aux couleurs intéressantes.

Rédigé par Rujha Sydney

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